Biographie de Stephen King
Stephen King est né le 21 septembre 1947 au Maine General Hospital de Portland aux Etats-Unis, d'un père capitaine de la marine marchande (devenu par la suite représentant) et d'une mère pianiste. Le couple, pensant ne pas pouvoir avoir d'enfant, adopte après leur mariage David Victor King en 1945. Néanmoins, Ruth, sa mère, tombe enceinte de Stephen 2 ans plus tard.
En 1949, le père de Stephen King, loin d'être sérieux et assidu en tant que père et mari, quitte le domicile conjugal et abandonne sa femme et ses deux fils. Suite à ce départ, Ruth a du mal à joindre les deux bouts financièrement et elle déménagera souvent avec ses deux garçons et ils vivront chichement. Ainsi, entre 1949 et 1958, ils vivent à Fort Wayne dans l'Indiana, puis à West De Pere dans le Wisconsin, ainsi qu'à Chicago, à Malden dans le Massachusetts et à Stratford dans le Connecticut.
C'est à l'âge de 4 ans seulement que Stephen King vivra son premier événement traumatisant lorsqu'un train fauchera l'un de ses amis sous ses yeux. Il dit ne pas clairement s'en souvenir, que cela lui a été raconté par sa mère, mais c'est néanmoins un événement qui nourrira son imaginaire de l'horreur et que l'on retrouvera dans certains de ses romans. Quelques années plus tard, il sera terrifié par l'écoute à la radio d'une nouvelle de Ray Bradbury, Mars Is Heaven. Stephen King est également un enfant à la santé plutôt fragile et c'est pour cette raison qu'il sera retiré de l'école de 1953 à 1954. C'est à cette période qu'il commence, surtout pour combler l'ennui, à écrire ses premières histoires.
En 1958, Stephen King déménage de nouveau dans le Maine, à Durham, pour que sa mère puisse aller prendre soin de ses parents. Il reçoit alors de la part de sa mère, sa première machine à écrire pour Noël et écrit ainsi des nouvelles inspirées de différentes histoires d'horreur. En 1960, il découvre par hasard une caisse de livres ayant appartenu à son père, dans laquelle entre autres se trouve une anthologie de nouvelles de H. P. Lovecraft qu'il dévore et qui sera l'une de ses grandes inspirations futures. Il se rend aussi presque toutes les semaines au cinéma Ritz de Lewiston pour parfaire sa culture cinématographique. C'est à cette période qu'il commence à publier et auto-publier ses premières nouvelles.
Entre 1962 et 1966, il est élève à l'école secondaire de Lisbon Falls où il obtient de plutôt bons résultats, mais n'est pas sociable ni même sportif, à cause de problèmes de poids. À partir de 1964, il peaufine son écriture en tant que journaliste sportif pour le journal hebdomadaire de Lisbon Falls. C'est aussi durant cette période du lycée qu'il écrira ce qui deviendra bien des années plus tard, son roman "Rage".
Une fois son diplôme en poche, Stephen King part étudier la littérature à l'université du Maine à Orono. C'est en première année qu'il écrit "Marche ou crève", qu'il présente à un concours dont il sera rapidement rejeté. En parallèle, il continu à écrire des nouvelles dont il arrive à en vendre certaines qui lui rapportent alors un peu d'argent de poche. L'un de ses professeurs, Burton Hatlen, l'encourage néanmoins à persévérer dans l'écriture et l'aide à développer son style et sa plume.
Côté sentimental, Stephen King rencontre une certaine Tabitha Jane Spruce, également étudiante sur le campus et tombe rapidement amoureux d'elle. En 1970, il écrit les deux premiers jets de ce qui deviendra plus tard son roman "Le Pistolerot", premier tome de la saga "La tour sombre". Il sort de l'université diplômé et avec un certificat d'enseignant en anglais. Il déménage alors à Orono avec Tabitha, mais ne trouve pas de travail dans l'enseignement et va donc travailler un temps dans une blanchisserie industrielle (tout comme le personnage principal de son roman "Chantier").
Le 2 janvier 1971, Stephen King et Tabitha se marient alors qu'elle est enceinte et le couple peine à joindre les deux bouts. 5 mois après leur mariage naît leur fille, Naomi et Stephen King fini par trouver un poste de professeur à l'école secondaire de Hampden, mais son salaire est dérisoire et continu donc à effectuer des petits boulots divers en parallèle. Le couple vit ainsi un certain temps dans une caravane à Hermon et pour ne rien arranger à leur situation déjà précaire, un deuxième enfant, Joseph Hillstrom, voit le jour en 1972. Durant cette période difficile, Stephen King écrit trois romans, "Rage", "Blaze" et "Running man", qui seront tous refusés à ce moment-là par les éditeurs. Dépassé par sa situation et déprimé par ses nombreux refus, Stephen King fini par tomber dans l'alcoolisme.
En 1972, Stephen King est en train d'écrire un nouveau roman, "Carrie" mais, non satisfait de ce qu'il produit, jette alors son travail à la poubelle. Sa femme Tabitha sauve alors ces premières pages de la destruction, les lis et trouve cela pas si mauvais. Elle encourage alors son mari à les reprendre et à terminer l'écriture de cette histoire. Stephen King termine alors ce roman et le propose à un éditeur qui accepte de le publier et fit même signer King pour 5 autres romans à venir. C'est ainsi qu'en 1974, "Carrie" voit le jour dans les librairies et que le couple King commence à respirer un peu plus, financièrement parlant. Ils déménagent alors à Bangor et Stephen King s'attèle à l'écriture d'un nouveau roman, "Salem". Au même moment, son éditeur l'informe que les droits de "Carrie" ont été vendus en poche. Stephen King touche alors plusieurs centaines de milliers de dollars. Il décide donc d'arrêter totalement l'enseignement de se consacrer à plein temps à l'écriture.
La même année, sa mère décède et suite à cela, il déménage à Boulder, dans le Colorado où il commence à écrire le très célèbre titre "Shining". En 1975, ils reviennent s'installer dans le Maine, à Bridgton et "Salem" est publié et "Carrie" continue à très bien se vendre et à ramener des revenus confortables à la famille King. Stephen King qui commence alors à avoir une certaine notoriété se crée le pseudonyme de Richard Bachman ce qui lui permet non seulement de publier des romans avec une pression moindre, mais aussi de publier plus d'un roman par an. C'est d'ailleurs sous ce pseudonyme qu'il publie "Rage" qu'il avait écrit lors de son adolescence.
En 1977, Stephen King prend la décision de déménager en Angleterre avec toute sa famille (qui compte désormais un enfant de plus, Owen) avec l'idée d'écrire un roman qui se déroule dans ce pays. Mais cela est un échec total et ils reviennent dans le Maine au bout de trois mois seulement, à Lovell, où il possède toujours une maison qui est désormais leur résidence d'été. Néanmoins, c'est durant ce court séjour anglais qu'il fait la rencontre de Peter Straub, avec qui il co-écrira plus tard.
En 1978, Stephen King part un an Orrington pour être maître de cours à l'université du Maine. Cette année-là, deux livres du King sont publiés, "Danse macabre" et "Le Fléau", qui est désormais considéré comme l'un de ses chefs d'œuvre et un roman majeur dans sa bibliographie. Il continue ensuite à écrire d'autres romans donc le rythme de publication est de plusieurs livres par an et dont certains se classent dans les best-sellers du New York Times. En 1980, il achète la William Arnold House, une demeure victorienne au 47 West Broadway à Bangor qui est encore à l'heure actuelle, sa résidence principale.
En 1984, Stephen King qui jusque-là est réputé pour ses histoires à tendance plutôt horrifique, puisqu'il est d'ailleurs surnommé, le Roi de l'horreur, s'essaye à un autre genre en tentant la fantaisie et la jeunesse avec les titres "Les Yeux du dragon" et "Le Talisman". L'idée lui est venue, car il souhaitant écrire un roman pour sa fille, Naomi, qui n'avait alors jamais lu un seul de ses romans, car elle n'aimait pas les histoires d'horreur. Le titre "Le Talisman" est alors la première contribution avec son ami Peter Straub puisqu'ils co-écrivent ce roman.
En 1985, alors que Stephen King vient de publier "La peau sur les os" sous le pseudonyme Richard Bachman, Steve Brown, un employé de librairie, note de nombreuses similitudes entre l'écriture de Bachman et celle de King et découvre que les deux auteurs n'en forment en fait qu'un. Il écrit alors à Stephen King pour lui dire qu'il sait et qu'il compte tout dévoiler publiquement, mais King prend les devants et avoue lui-même publiquement en février qu'il est effectivement l'auteur derrière le nom de Richard Bachman ce qui fait au passage, exploser les ventes de "La peau sur les os". Cette même année, afin de faire face à la demande, les romans signés Bachman seront réédités et Stephen King atteint alors le sommet de sa notoriété et devient carrément un phénomène médiatique mondial et établie des records de vente.
L'année suivante, en 1986, il sort le titre "ça", qui assoie définitivement la popularité de l'auteur. Ce roman, reconnu comme l'un des piliers de sa bibliographie, est le premier roman de l'histoire de l'édition à être tiré à un million d'exemplaires en premier tirage.
Mais côté vie privée tout n'est pas rose puisqu'entre 1985 et 1986, Stephen King, en plus de son alcoolisme, développe une dépendance à la cocaïne et aux médicaments. Sa femme Tabitha prend alors les choses en main, déclenche une réunion de famille et lui pose un ultimatum : se faire soigner ou quitter la maison. Stephen King part alors suivre une cure de désintoxication qui sera un succès puisqu'il est resté sombre depuis. Néanmoins, cet épisode met un coup de frein à sa carrière d'écrivain et il aura d'ailleurs du mal à retrouver son rythme d'écriture d'avant et connaîtra le syndrome de la page blanche. Il republiera finalement en 1989.
Dans les années 1990, il retrouve son rythme d'écriture habituel. En 1992, il sort deux romans bien différents du genre horrifique, "Jessie" et "Dolores Claiborne" qui seront les deux premiers volets de ce qui sera appelé par la suite, la trilogie féministe, trois romans dans lesquels la femme et les violences qu'elle peut subir sont au centre du récit. Bien que ces trois romans se soient bien vendus, ils ne connaissent pas le succès dont jouissait les titres du King avant et l'auteur apparaît ainsi, légèrement sur le déclin et en proie à une baisse de popularité.
Malgré tout, en 1996, Stephen King établit un nouveau record en classant huis de ses romans dans le classement des best-sellers du New York Times.
Côté personnel, il va être victime d'un très grave accident de la route le 19 juin 1999, non loin de sa maison de Lovell. En effet, alors qu'il marche sur le trottoir, il est renversé par une camionnette dont le conducteur a été distrait par son chien se trouvant à l'arrière. Il en ressort avec de nombreuses fractures, un poumon perforé et des côtes cassées et se voit surtout contraint de rester hospitalisé pendant trois semaines et de subir cinq interventions médicales. Très peu de temps après sa sortie de l'hôpital, il se remet à écrire malgré les douleurs qui l'assaillent, car l'écriture a sur lui un effet thérapeutique comme il l'a lui-même déclaré. Il rachète également le véhicule qui a causé son accident et le fait détruire afin que celui-ci ne puisse pas être mis en vente sur des sites d'enchères. Il achète également une maison à une maison à Sarasota, en Floride, afin d'y passer l'hiver dans des conditions moins rudes.
Depuis, Stephen King n'a jamais cessé d'écrire et bien qu'il soit mondialement connu principalement pour ses romans dits d'horreur, il s'est en réalité essayé à de nombreux genres littéraires et n'hésite pas d'ailleurs à brouiller les pistes et à mélanger les genres dans ses romans. Il a ainsi par exemple écrit plusieurs romans policiers avec la saga Mr. Mercedes. Depuis quasiment le début de sa carrière d'écrivain, il a reçu de nombreux prix littéraires prestigieux, mais aussi distinctions honorifiques que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, pour la qualité de son travail.
Il vit toujours avec sa femme Tabitha qui est un véritable pilier pour lui. Tous deux sont très engagés et donnent régulièrement à de nombreuses associations caritatives. Stephen King dit avoir été élevé dans la religion méthodiste et croire en Dieu bien que n'étant pas pratiquant. La religion est d'ailleurs l'une de thématiques récurrentes dans ses romans, avec laquelle il n'hésite pas parfois à être extrêmement critique, surtout envers les religieux extrémistes.
Grand amateur de baseball depuis sa plus tendre enfance, il est un grand fan de l'équipe des Red Sox de Boston et assiste autant que possible à leurs matchs. Le baseball est là aussi un élément régulièrement présent dans ses histoires. Également grand amateur de musique, et plus particulièrement de rock, il est guitariste dans un petit groupe prénommé Rock Bottom Remainders (un groupe presque exclusivement formé par des écrivains) et jouait régulièrement dans le groupe The Mune Spinners lorsqu'il était à l'université.
Côté politique, il soutient ouvertement le Parti démocrate. Ses opinions politiques transpirent d'ailleurs régulièrement de ses romans. Ainsi, il n'est pas rare d'y retrouver des critiques très claires envers Donald Trump ou encore envers la guerre du Viêt Nam. Il milite aussi régulièrement pour un accès bien plus restreint aux armes à feu dans son pays. En 1986, il fonde avec sa femme la Stephen & Tabitha King Foundation qui vient eu aide à la population dans le besoin de l'état du Maine, notamment concernant l'accès à l'éducation et aux soins médicaux. Il donne d'ailleurs chaque année plus de 10% de ses revenus. De nombreux lieux d'éducation, médicaux ou encore de loisirs ont été construits ou rénovés à Bangor et dans d'autres villes du Maine grâce à ses dons.
Stephen King s'astreint à une routine d'écriture et s'oblige à écrire au minimum 1000 mots par jour. Il écrit en général sans idée d'intrigue ou de plan à l'avance et a donc une écriture très intuitive. Il se laisse porter par son inspiration et ses personnages qui prennent forme et se mettent en place au fur et à mesure. C'est parfois ce qui lui est un peu reproché, car cela donne, pour certains de ses romans, des fins qui semblent bâclées. Mais s'il y a un point sur lequel tout le monde semble d'accord, même ses détracteurs, c'est que Stephen King possède un véritable don de conteur. Il sait donner vie à des personnages très réalistes et captiver rapidement le lecteur même avec une histoire au premier abord tout à fait banale. De plus, il gère parfaitement l'angoisse, la peur, et même la frayeur qu'il sait très bien mettre en scène dans ses romans. Il lui est aussi reproché d'avoir parfois créé des romans trop longs, qui auraient gagné en efficacité s'ils avaient été raccourcis.
Stephen King est également connu pour avoir pensé ses romans comme étant tous ou presque, connectés dans un multivers et c'est pour cette raison que l'on retrouve très régulièrement des connexions et clins d'œil à ses romans dans d'autres de ses titres, donnant ainsi l'impression d'une grand œuvre globale et inter-connectée. De plus, la majorité de ses romans se déroule dans l'état du Maine, où il aura passé la majeure partie de sa vie, ou encore dans la ville imaginaire de Castle Rock, ce qui renforce cette idée d'unité et d'un tout. Cette idée d'univers parallèles reliés prend corps avec la saga de la Tour sombre qui fait effectivement la lumière sur ce multivers. Le personnage de Randall Flagg est un personnage récurrent dans les œuvres du King et est l'incarnation du Mal. Il se cache parfois derrière d'autres personnages possédant également les initiales R.F.
Ses différents romans sont aussi égrenés de nombreuses références à la culture américaine et à son histoire. Cela permet d'encre ses romans dans la réalité et aide ainsi au lecteur à leur associer un côté réaliste, mais c'est aussi utile à Stephen King pour dresser des critiques, parfois acerbes, envers son pays et la politique de celui-ci. De façon générale, les romans de Stephen King sont souvent assez sombres, et on y retrouve régulièrement de la violence (notamment intra-familiale), du racisme et autres défauts voire déviances de l'humain.
Stephen King a aussi beaucoup décortiqué la position et la vie des écrivains puisque bon nombre de ses personnages en sont. L'enfance et bien sûr les peurs qui prennent racine dans l'enfance, sont là aussi des thématiques qui reviennent très régulièrement dans ses romans. Bien sûr, ce thème atteint son apothéose et le King y a d'ailleurs abordé tout ce qu'il souhaitait dire sur le sujet, dans son roman "ça". Enfin, peut-être à cause de l'éducation religieuse qu'il a reçue, il décortique aussi beaucoup l'affrontement entre le Bine et le Mal dans ses histoires. Il dit avoir été beaucoup influencé par Richard Matheson, Ray Bradbury, Edgar Allan Poe, Shirley Jackson et bien sûr H. P. Lovecraft.
L'horreur étant considérée comme un sous-genre littéraire par de nombreux critiques littéraires et autres universitaires, très vite, Stephen King a été boudé voire même rejeté totalement par ce milieu plutôt élitiste. Pendant longtemps, il était d'ailleurs assez mal vu de lire des romans de Stephen King. Mais finalement, à partir des années 1990, probablement grâce au bon accueil du public et à sa renommée grandissante, les critiques lui sont de plus en plus favorables et cela lui a permis par la suite de remporter de nombreux prix littéraires dont certains très prestigieux, reconnaissance, enfin, de la qualité de son travail. Malgré tout, certains intellectuels restent toujours très critiques à son égard et pensent que ses romans n'ont aucune valeur littéraire et qu'ils participent même à la décadence de la culture américaine.
Aujourd'hui, Stephen King continu d'écrire et à un rythme qui ne peut que forcer le respect. Il est publié et traduit partout dans le monde et est d'ailleurs mondialement connu et reconnu comme l'un des plus grands auteurs vivants. Il a écrit à ce jour plus de 60 romans et plus de 200 nouvelles et ne compte pas s'arrêter. Ses romans sont régulièrement adaptés au cinéma ou pour la télévision et s'il s'est essayé une fois en tant que réalisateur, le très mauvais accueil qu'à reçu son film l'a persuadé de continuer sa carrière d'auteur et de délaisser la caméra.
Que l'on aime ou non son écriture, Stephen King est un auteur incontournable qui aura marqué de sa patte plusieurs genres littéraires, que ce soir le fantastique, la fantaisie, l'horreur ou encore le thriller/policier.
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