Résumé du livre Chantier - Stephen King
Son usine et le pavillon de banlieue qui a vu naître et mourir son fils vont être rayés de la carte. Bart Dawes fera face, seul, à l'irrésistible marche du « progrès » qui menace d'engloutir sa vie. Au fil de quelques semaines de révolte, ce brave cadre moyen perdra sa femme, se liera avec un mafioso philosophe et gourmet, avec une routarde désaxée et un prêtre des rues anarchiste. Il découvrira l'action, le risque, l'inconnu... jusqu'à l'Apocalypse finale.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Chantier - Stephen King
Je suis d’habitude plutôt convaincue et emballée par les romans du King publiés sous le pseudo Richard Bachman. J’ai adoré "Blaze" et "Marche ou crève" mais je crois que "Chantier" sera ma première petite d’exemption pour le coup.
Comparativement aux deux autres titres que je viens de citer, je crois que dans ce roman, il m’a manqué un peu d’humanité. En fait, j’ai l’impression que le King est un peu passé à côté de son personnage de Bart, le personnage principal. Pourtant, il a donné à cet homme des traits profondément attachants et certaines qualités vraiment appréciables. C’est un homme droit, juste dans le travail, qui a de grosses blessures personnelles et qui peut être capable d’aider autrui sans rien attendre en retour. Malheureusement, à côté de ça, je trouve qu’il a un peu gâché son personnage parfois comme lorsqu’il fait tenir à celui-ci des propos franchement racistes ou qu’il lui donne un côté vieux libidineux.
Alors vous me direz oui, mais c’est aussi ce qui en fait un personnage complexe et profondément humain avec ses qualités et ses défauts, mais du coup en tant que lectrice, ces défauts-là en particulier m’ont empêché de vraiment m’attacher à lui et donc de développer une empathie sincère pour le personnage. Et comme tout le roman est exclusivement écrit autour de ce personnage… Cet aspect du roman m’a donc dérangé tout comme le fait que pour moi, il tournait parfois un peu en rond.
Pourtant, c’est un roman plutôt court pour un Stephen King, mais j’ai parfois eu le sentiment que certains passages s’étiraient en longueur pour rien. Et enfin, le point qui m’a je crois le plus gêné, c’est que j’ai eu le sentiment durant ma lecture que ce roman était bourré de thématiques hyper intéressantes, mais qu’aucune n’était véritablement creusée comme il fallait, comme si l’auteur avait eu plusieurs bonnes idées, mais n’avait pas su faire un choix pour savoir laquelle traiter. C’est dommage parce que ça laisse le sentiment que ce roman n’est pas mauvais, mais qu’il aurait vraiment pu être bien meilleur.
Néanmoins, c’est indéniablement une histoire qui fait réfléchir. Réfléchir sur notre place dans ce monde, sur notre impuissance face à l’avancée du monde et de la société, sur ce qu’est une vie, ce qu’on en fait… J’ai trouvé en ce sens que ce roman était profondément déprimant. Alors, ok, avec le King on est rarement au pays des Bisounours, mais avec ce roman, il nous met face à de tristes réalités et c’est, je pense ce qui en fait son côté à la fois intéressant et profondément triste, c’est que finalement, tout le monde peut un jour devenir un Bart. Personne n’est à l’abri d’une descente aux enfers, d’un pétage de câble parce que trop de trop et plus rien à quoi se raccrocher.
Vous l’aurez donc compris pas de fantastique dans ce roman-ci. On est dans une réalité crue, triste et morose. Comme souvent avec le King, on se retrouve avec un personnage complètement habité par une obsession, une obsession qui va chambouler sa vie et sa vision des choses, et ce, jusqu’à un final pour le moins explosif et abrupt comme King sait le faire. J’ai plutôt bien apprécié cette fin. Je trouve qu’elle clôture "Chantier" comme il se doit et j’ai aimé la réflexion et la satire qu’elle apporte.
J’ai par contre (et c’est bien la première fois que ça me le fait avec un roman de Stephen King) tiqué à plusieurs reprises sur la traduction. J’ai trouvé qu’elle manquait de fluidité et certains choix de mots m’ont laissé franchement perplexe. J’avais parfois l’impression de lire une traduction mi-française, mi-québécoise et c’était vraiment déroutant.
"Chantier" ne sera donc pas pour moi un King vraiment mémorable. Le récit met du temps à démarrer, l’intrigue est assez longue à s’installer, mais il est vrai aussi que ce roman présente des points de réflexion et d’observation très intéressants. Un roman donc vraiment en demie-teinte.
À lire tout de même pour tous les fans du King, mais je ne recommanderai pas de cette lecture aux personnes souhaitant découvrir l’auteur tout d’abord parce qu’il n’est pas totalement représentatif de son univers et également parce que comme vous l’aurez compris, il souffre pour moi de certains défauts qui pourraient décourager les non-fans. Intéressant donc, mais pas assez abouti à mon goût.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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