Résumé du livre Le fléau - Stephen King
Il a suffi que l'ordinateur d'un laboratoire ultra-secret de l'armée américaine fasse une erreur d'une nanoseconde pour que la chaîne de la mort se mette en marche. Le Fléau, inexorablement, se répand sur l'Amérique et, de New York à Los Angeles, transforme un bel été en cauchemar. Avec un taux de contamination de 99,4 %.
Dans ce monde d'apocalypse émerge alors une poignée de survivants hallucinés. Ils ne se connaissent pas, pourtant chacun veut rejoindre celle que, dans leurs rêves, ils appellent Mère Abigaël : une vieille Noire de cent huit ans dont dépend leur salut commun. Mais ils savent aussi que sur cette terre dévastée rôde l'Homme sans visage, l'Homme Noir aux étranges pouvoirs, Randall Flagg. L'incarnation des fantasmes les plus diaboliques, destinée à régner sur ce monde nouveau.
C'est la fin des Temps, et le dernier combat entre le Bien et le Mal peut commencer.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Le fléau - Stephen King
J’avais tellement peur de lire cette œuvre monumentale du King à cause du nombre de pages, mais aussi, c’est vrai, parce que je n’en avais pas entendu que de bons retours du type :J’avais tellement peur de lire cette œuvre monumentale du King à cause du nombre de pages, mais aussi, c’est vrai, parce que je n’en avais pas entendu que de bons retours du type : Et bien, je suis très heureuse d’avoir surmonté mes préjugés et mes "peurs" parce que dans l’ensemble, j’ai vraiment beaucoup aimé "Le fléau".
Non, ce ne sera pas mon King préféré, mais j’ai tout de même trouvé que c’était un très bon cru. Quand Stephen King se met à imaginer une fin du monde, une remise à zéro avec tout ce que cela entraîne, ça donne naissance à une épopée longue mais assez grandiose, d’autant plus que comme à chaque fois avec cet auteur, l’histoire est portée par des personnages intéressants, complexes et charismatiques qui entraînent le lecteur et le mènent à se questionner tout du long. Les personnages étaient justement l’une de mes sources d’inquiétudes, car j’avais entendu qu’il y en avait énormément dans "Le fléau". Tant que l’on se perdait, que tous avaient tendance à se mélanger et que bon nombre n’avaient aucun intérêt pour l’histoire. Et bien sincèrement, je ne me suis pas sentie complètement paumée. Alors je ne dis pas, il m’a fallu un petit temps d’adaptation pour capter qui est qui, mais finalement, comme dans le premier tome l’auteur prend le temps d’installer tous les personnages puisque l’on passe de l’un à l’autre, au fur et à mesure, on imagine bien les protagonistes.
Alors je ne dis pas, je ne serais peut-être pas capable de tous les citer de tête, mais je n’ai pas passé mon temps à me demander qui était qui, comme ça m’est arrivé dans d’autres romans. Comme je l’ai dit, une fois de plus, les personnages sont complexes et évoluent et permettent d’aborder de nombreuses thématiques et personnalités et c’est vraiment quelque chose que j’aime beaucoup chez le King, que j’admire même. Il a un vrai don pour donner vie à des personnages qui ont de multiples facettes et qui semblent profondément humains que ce soit dans le bon comme le mauvais.
D’ailleurs, si au premier abord les personnages de Randal Flagg et de mère Abigaïl peuvent sembler très manichéens et diamétralement opposés (avec l’incarnation du démon et du mal d’un côté et la vieille femme bigote et bonne de l’autre) au final, on se rend compte que les choses ne sont peut-être pas si scindées et simplistes qu’elles en ont l’air. J’ai eu un attachement particulier pour les personnages de Nick, de Stu et de Tom Cullen.
Bien sûr, "Le fléau" est un roman du King dans lequel la religion est tout de même très présente et j’étais un peu déroutée au départ, car en plus, la religion semblait là aussi abordée de façon frontale, et même littérale avec Dieu et le bien d’un côté et le Grand Mal de l’autre et finalement, sous couvert de simplicité, l’auteur induit de nombreuses nuances et autres thématiques qui permettent d’enrichir cette thématique centrale et la rendre bien moins manichéenne qu’elle ne paraît au départ. Finalement, l’auteur nous questionne surtout sur l’humain, sur son libre-arbitre, sa tendance à l’autodestruction, sur le destin et sur les systèmes de civilisation au sens large du terme.
Et puis comme très souvent dans ses romans, la thématique de la peur, de ce qui la fait naître et l’alimente, est largement abordée. On retrouve bien sûr le thème de la maladie, là aussi régulièrement disséqué par l’auteur et dans "Le fléau" il nous montre de manière brutale (surtout dans le premier tome) comme la maladie est bien souvent totalement arbitraire et parfois complètement injuste. Certes, c’est un roman très long, mais il est aussi dense et complexe et il serait possible d’en parler pendant des heures tant, il aborde de thématiques et sous thématiques et tant il amène des réflexions diverses et variées.
Cependant, j’ai ressenti une petite baisse d’intérêt lors d’un passage assez long dans le tome 2 où le groupe du "bien" tente de reconstruire un semblant de société. Cela est certainement dû au fait que pour le coup les sujets et réflexions abordés dans cette partie me plaisaient moins. De plus, si l’on doit aborder les points négatifs de ce roman, je dirais qu’effectivement, la fin est un peu décevante. Ou pour être plus juste, une partie de la fin m’a déçue. Pour le coup, le passage en question m’a paru trop simple, un peu venu de nulle part et presque bâclée. Malgré tout, j’ai aimé la toute fin et ce qu’elle sous-entend. Même si je la trouve assez pessimiste et presque déprimante, j’ai trouvé qu’elle portait vraiment à réflexion et pour le coup, Stephen King n’a pas joué la carte du consensuel.
J’ai également noté un autre gros problème dans ce livre, et pour le coup l’auteur n’y est pour rien. En effet, j’ai remarqué que la version faite du livre de poche est franchement assez mauvaise. Alors, oui, visuellement, cette édition est magnifique, dommage que le texte à l’intérieur soit bourré de coquilles et de mauvaises traductions (walkie-talkie, excentrique au lieu d'excentré, etc.).
Comme bien souvent, on retrouve des éléments récurrents dans le multivers du King (certains lieux ou personnages présents dans d’autres romans) qui pour beaucoup sont finalement des prémices de futurs romans, car "Le fléau" était dans les premiers romans que l’auteur a publié. Stephen King s’est égalent payé le culot dans ce titre de faire apparaître au détour d’un chapitre un personnage, commercial un peu véreux évoqué dans un souvenir peu heureux de Mère Abigaïl, à qui il a donné le nom et prénom de son père. Père que Stephen King a très peu connu puisque celui-ci a du jour au lendemain fui le domicile familial.
Je suis donc très heureuse de compter enfin ce roman parmi les King que j’ai lu et je comprends aussi pourquoi ce titre est l’un des piliers de son œuvre et de son multivers. J’ai vraiment passé un très bon moment de lecture, long certes, mais agréable et hyper intéressant. J’ai vraiment été embarquée tout du long et en ce sens, ce roman m’a un peu rappeler 22/11/63, autre roman très long du King, mais que j’avais dévoré et adoré de bout en bout. J’avais aussi peur de la dimension fantastique de ce roman parce que ce n’est, paradoxalement, pas ce que je préfère chez le King, mais c’est plutôt bien passé, hormis ce passage vers la fin qui m’a un peu déçue comme je l’ai dit. Finalement, le fantastique est assez peu présent quand on y réfléchit bien et c’est, je pense, la raison qui fait que du coup, c’est très bien passé avec moi.
Et puis bien sûr, cette histoire ne peut que faire écho à la pandémie mondiale que nous avons connu il y a quelques années. Bien que là la maladie soit poussée à son paroxysme, on fait forcément de nombreux rapprochements et par conséquent, je pense qu’on lit différemment ce roman aujourd’hui par rapport aux années 70, décennie durant laquelle ce titre a été publié pour la première fois. Mais quand on y pense, c’est tout de même assez fou de voir comme l’auteur a pu être en quelques sortes visionnaire.
Un long, mais très bon King, profond et riche en personnages et thématiques qui m’a donné envie de m’attaquer à d’autres pavés et œuvres emblématiques de Stephen King. Je pense donc lire prochainement le "ça" en espérant en ressortir avec le même plaisir de lecture.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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