Résumé du livre Dead zone - Stephen King
Greg Stillson, candidat à la Maison-Blanche, est un fou criminel, grand admirateur de Hitler et d'autres maniaques de l'extermination. Quand il sera élu, ce sera l'Apocalypse. Un seul homme le sait : John Smith, car il est doué d'un étrange pouvoir qui lui attire pas mal d'ennuis, il devine l'avenir. Il n'y a rien de réjouissant à cela. Il peut prévoir les accidents, les catastrophes, les hécatombes. On ne le croit pas, ou alors on le croit trop.
John Smith n'a encore rien dit de ses prémonitions. Pourtant, le candidat à la présidence des Etats-Unis est un dément. Que fera John Smith pour son pays ?
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Dead zone - Stephen King
Après la petite déconvenue que j’avais eue à la lecture de "Charlie" j’ai eu très vite envie de me replonger dans un autre roman de Stephen King, comme pour exorciser cette déception. J’ai donc choisi "Dead zone" qui était l’un des premiers King que j’avais lu étant enfant, mais dont finalement je ne gardais que très peu de souvenirs et pour mon plus grand bonheur, ce fut une franche réussite.
J’ai totalement adoré cette lecture. Malgré un début de roman qui nous balade entre différents protagonistes tant et si bien que l’on a du mal à voir le point commun, j’ai tout de même tout de suite plongé dans l’histoire. C’est un King vraiment très centré sur un personnage, ici John Smith, un jeune Américain tout ce qu’il y a de plus classique qui, suite à un accident de la route, va développer un étrange pouvoir de médiumnité.
Et là, j’ai retrouvé l’une des spécificités de l’écriture de King, c’est-à-dire son incroyable don pour écrire des personnages réalistes, humains et complexes qui portent complètement le récit. Des personnages extrêmement bien développés et que l’on imagine de A à Z. John m’a embarqué dans sa vie, dans ses questionnements, ses regrets, ses choix. J’ai adoré le suivre durant une bonne décennie, lui et les quelques personnes qui gravitent dans son quotidien.
"Dead Zone" est un roman de Stephen King très facile à lire, car il s’y passe finalement pas mal de choses et les chapitres sont assez courts ce qui donne du rythme et permet de faire défiler les pages très facilement. De plus, ce roman a un côté thriller qui crée un petit suspense latent et donne envie de tourner les pages pour connaître le fin mot de l’histoire. C’est également un roman dans lequel l’histoire moderne des Etats-Unis est très présente en toile de fond. On va y parler pas mal de politique et des magouilles et arrangements dont usent parfois les hommes politiques pour arriver à leur fin.
D’ailleurs, une fois de plus, j’ai trouvé le King un peu visionnaire car dans "Dead zone" on va suivre l’ascension d’un type, qui se lance en politique un peu par hasard et qui au départ est vu par le plus grand nombre comme un clown, un charlatan aux idées complètement démentes qui n’arrivera jamais à se faire élire où que ce soit et qui finalement déjoue tous les pronostics et je n’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle avec Donald Trump. Vraiment, pour moi le personnage de Greg Stillson présente beaucoup de similitudes avec Trump et on pourrait se dire que ce roman est une nouvelle critique à l’égard de Trump puisqu’il est de notoriété publique que Stephen King lui voue une véritable aversion, mais ce roman a été écrit en 1979, soit très, très longtemps avant que Donald Trump ne fasse de politique.
"Dead zone" est l’un des romans de King qui se passe en partie à Castle Rock, une ville fictive de son multivers. D’ailleurs, en parlant de multivers, j’ai vraiment ri quand l’un des personnages hurle "Comme dans le livre Carrie !". Stephen, tu nous as habitués à des connexions plus subtiles ! On retrouve également dans ce roman des thématiques et des éléments récurrents dans les livres du King. Tout d’abord, il va y être question d’une roue de la Fortune, dont on aura des rappels tout au long de l’histoire, or, cette roue, la notion même de cercle, d’éternel recommencement et de roue du Destin est un élément très important pour lui. En parlant de Destin, là encore, c’est l’une des grandes thématiques de ce titre. Peut-on échapper à son destin ? Qu’est-ce que la destinée finalement ?
John Smith est en effet au départ une personne lambda, d’ailleurs le choix même de son nom renforce cette idée parce qu’il n’y a pas plus neutre et passe-partout comme nom aux Etats-Unis que John Smith. Ce serait un peu l’équivalent de Pierre Dupont en France. Et du jour au lendemain, cet homme lambda au possible se retrouve avec le don de voir des choses actuelles, passées ou futures, concernant l’objet ou la personne touchée. Et si cela est au premier abord vu comme un don, parfois cela tourne plus à la malédiction et John se retrouve souvent à subir ce don. Se pose alors la question de savoir quoi faire de ce pouvoir dont il n’a jamais voulu. La question du pouvoir est d’ailleurs doublement abordée que ce soit au travers du pouvoir de médium de John comme du pouvoir politique. J’aurais presque envie de paraphraser l’oncle de Peter Parker, même si l’idée de base n’est pas de lui, en disant que "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités".
Par extension, la religion est également assez présente dans "Dead zone". En effet, la mère de John est ce que l’on pourrait appeler une bigote qui va voir ce don comme quelque chose envoyé directement par Dieu, son fils étant devenu un élu. King va alors explorer le fanatisme religieux, ce qu’il fait régulièrement, mais aussi le charlatanisme.
Je pense que l’une des choses qui fait que j’ai tant aimé ce roman, c’est qu’il m’a beaucoup fait penser à "22/11/63", qui est l’un de mes King préférés. J’avais presque parfois l’impression que "Dead zone" avait été comme un entraînement, une ébauche de ce qui deviendrait plus tard "22/11/63". Bien sûr dans "Dead zone" il n’y a pas à proprement parler de voyage dans le temps, mais il y est tout de même question de différentes temporalités, il y a aussi l’idée d’empêcher quelque chose qui va survenir dans le futur, l’idée de sacrifice pour le bien commun et on y retrouve aussi une belle histoire d’amour assez tendre comme celle de "22/11/63".
Et puis la fin est arrivée et je l’ai trouvé géniale. Voilà une fois de plus un exemple que King sait écrire des fins soignées et réussies. J’ai trouvé la conclusion de ce roman un peu triste et amère, grâce à un élément que l’on ne voit pas venir (en tout cas moi, je ne l’avais pas deviné) et qui explique les choses. Une fin tout à fait appropriée qui clôture bien le roman et est en accord je trouve avec le reste de l’histoire. Même la construction morcelée du dernier chapitre m’a beaucoup plus, avec entre autres cette façon de raconter un personnage au travers d’autres personnages.
Finalement, si j’avais un reproche à faire à ce livre, ce serait qu’une fois de plus, la traduction française qui en a été faite laisse à désirer. Beaucoup de termes mal choisis, mal traduits, des problèmes de ponctuation et autres coquilles. Je sais que ce titre est vieux, mais il serait temps de revoir une fois pour toutes les traductions françaises du King parce que j’ai vraiment la sensation que ce qui a été fait à l’époque fut franchement bâclé.
"Dead zone" est donc pour moi un très très bon King qui va venir se classer parmi mes préférés de l’auteur. Je trouve qu’il est à mi chemin entre "Mr Mercedes" et "22/11/63" et c’est un titre que je pourrais tout à fait recommander à un lecteur qui souhaiterait découvrir l’auteur. Il n’est pas trop long. Oui, il fait 500 pages, mais je vous assure qu’elles se lisent facilement. On y trouve une petite part de suspense et de mystère qui tient en haleine et la part de fantastique/mystique est légère. Bref, tout ce que j’aime. Un super King riche en thématiques, qui interroge et divertie à la fois et un petit coup de cœur pour ma part. Foncez, c’est du bon !
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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