Résumé du livre Dolorès Claiborne - Stephen King
"Je suis qu’une vieille femme avec un mauvais caractère et une langue encore pire, mais c’est ce qui arrive, le plus souvent, quand on a eu une vie mauvaise."
Tout le monde à Little Tall connaît Dolores Claiborne. Mais on ne sait toujours pas si l'accident qui a provoqué la mort de son mari il y a trente ans était réellement un accident. Aujourd'hui, elle est de nouveau soupçonnée : on vient de découvrir le cadavre de la riche et sénile Vera Donovan, dont elle était la gouvernante depuis des décennies.
Dolores n'a désormais plus le choix : elle doit passer aux aveux. Pourtant, ce qu’elle raconte est très différent de ce qu’on aurait pu imaginer. Beaucoup plus noir, beaucoup plus terrible…
Un personnage poignant, l’un des plus grands de Stephen King, et qui a été incarné au cinéma par Kathy Bates dans un film de Taylor Hackford.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Dolorès Claiborne - Stephen King
J’avais hâte de lire "Dolorès Claiborne" de Stephen King et sans grande surprise, je ne suis absolument pas déçue de cette lecture ! Ce roman me permet de clôture la "trilogie des femmes battues" et si je les ai tous aimé, je trouve que ce titre est tout de même assez différent des deux autres.
En effet, dans "Jessie" et "Rose Madder" on suit, en tout cas au départ, des femmes très passives et soumises vivant avec un mari horrible qui leur fait vivre l’enfer. Or, j’ai trouvé le personnage de Dolorès Claiborne beaucoup plus fort que les deux autres, et ce, dès le début. Alors, ok, je n’aurais pas voulu de son mari, pour rien au monde, et oui elle a vécu quelques épisodes de violence, mais rien de comparable je trouve avec Jessie et Rose. Mais comme les deux autres titres, ce roman met bien sûr en avant les femmes et plus précisément la force des femmes et je dis des femmes parce qu’au-delà de Dolorès, le personnage de Vera dans cette histoire est aussi très important.
Finalement, dans ce roman, plus que la violence faites aux femmes, c’est vraiment la force de caractère et également l’amour maternel qui sont pour moi mis avant. En effet, comme très souvent dans les romans de Stephen King, la relation parents/enfants est très importante et décortiquée avec beaucoup de réalisme et de pudeur à la fois. En plus de ça, on retrouve de nombreuses autres thématiques récurrentes dans l’œuvre du King telles que la folie, la déchéance du corps ou encore l’alcoolisme. L’éclipse de soleil de l’été 62 qui a tant marqué l’auteur est aussi un élément central et hyper important dans cette histoire. D’ailleurs durant cet événement, on a une connexion très claire et non voilée avec le roman "Jessie" dans lequel cette éclipse a aussi son importance capitale.
Même si le lien avec Jessie est le plus clair, sans surprise, on retrouve aussi de très nombreuses références à d’autres romans comme "ça", "Salem" ou encore la nouvelle "Les évadés". Le gros de cette histoire se déroule dans les années 60, une décennie que Stephen King traite souvent dans ses romans et j’aime vraiment la façon dont il arrive à faire revivre cette période.
Si toute l’action se déroule sur une seule île, ce roman a une grosse singularité dans le schéma narratif. En effet, tout ce roman n’est qu’un monologue, une longue confession de Dolorès Claiborne. Bien que l’on comprenne que par moment elle reçoit des réponses d’autres personnes qui sont avec elle, tout du long en tant que lecteur, on a que la voix de Dolorès qui résonne et j’ai adoré ce procédé qui permet vraiment de la mettre en avant et de souligner l’importance pour elle de raconter sa vie, de raconter les choses à sa façon et quelque part de se confesser également.
Alors je ne dis pas, à un moment vers le milieu du roman, j’ai senti que le récit ronronnait un peu, mais dans l’ensemble, je ne me suis jamais ennuyée à suivre le récit de cette femme, bien au contraire. J’ai très vite eu de l’empathie pour elle. J’ai adoré ce que l’auteur a fait de sa relation avec sa patronne Vera. En fait, c’est un roman touchant à de nombreux niveaux. Le ton employé est très parlé, parfois presque argotique puisque c’est Dolorès qui parle tout du long. C’est une femme qui n’a pas suivi de grandes études, qui a passé toute sa vie sur cette île et qui ne mâche pas ses mots. J’ai adoré sa gouaille qui m’a d’ailleurs souvent fait penser au personnage de Mamie Luger dans le roman du même nom de Benoît Philippon. Je trouve que les deux romans que ce soit dans leurs personnages centraux ou dans la construction même, ont de nombreux points communs et je ne serais pas du tout surprise que Benoît Philippon se soit inspiré du King.
Enfin, j’ai adoré la fin. Comme je l’ai souvent dit, je sais que le King est régulièrement critiqué pour ses fins bâclées ou trop ouvertes, mais personnellement, en tout cas pour ses romans que j’ai lu jusque-là, j’ai rarement été déçue et une fois de plus, avec ce titre, l’auteur a livré une fin que je trouve parfaite. Le tout dernier chapitre avec les extraits d’articles de journaux n’était peut-être pas indispensable ou en tout cas peut-être pas comme ça, mais hormis ça, j’ai beaucoup aimé cette fin. Une fin touchante, écrite avec beaucoup de finesse et d’humanité. Et puis j’ai été surprise vers la fin du roman par une petite révélation que je n’avais pas vu venir et qui permet de remettre certaines choses en perspective.
Je le précise même si on s’en doute, il n’y a pas d’éléments fantastiques dans ce roman. On est ici avec le King que je préfère, comme je le dis à chaque fois. Ce King qui parle de l’être humain en toute simplicité au premier abord et pourtant il le fait avec finalement beaucoup de complexité ou en tout cas en allant au fond des choses, en décortiquant les petits événements anodins de la vie, les petits travers du quotidien et c’est tout cela qui permet de rendre ses personnages si humains et donc si réalistes.
Vraiment, c’est un très bon Stephen King, en plus de ça plutôt court, qui mérite vraiment d’être découvert. Ce ne sera pas un coup de cœur, mais ça reste une très belle lecture que j’ai adoré faire et que je garderai en mémoire. Je ne saurais dire quel roman de cette trilogie des femmes battues j’ai préféré car finalement, les trois sont assez différents et chacun a de grosses qualités qui lui sont propres. En tout cas, ce sont trois romans dans lesquels les femmes sont mise au cœur de l’histoire, dans lesquels elles sont malmenées et décortiquées par l’œil de l’auteur et dans lesquels elles font appel à leur force intérieure et à leur instinct.
Décidément, le King est doué quand il parle des femmes et surtout quand il fait parler les femmes. Un homme et un auteur vraiment à part.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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