Résumé du livre Cinq cartes brûlées - Sophie Loubière
La trajectoire d'une femme malmenée par la vie qui reprend le contrôle de sa destinée, quel qu'en soit le prix.Dans une partie de blackjack, tout commence par cinq cartes " brûlées " – défaussées, cachées. Croupière au petit casino de Chaudes-Aigues, Laurence le sait mieux que personne. La vie est faite de ces cartes bonnes ou mauvaises qu'on reçoit à la naissance. Une enfance passée sous la coupe d'un frère qui la harcèle et l'humilie, une mère à côté de la plaque, la nourriture comme refuge... Pendant des années, Laurence joue cette partie contre elle-même, entre ombre et lumière, espoir et désespoir. Mais un joueur régulier, le très secret docteur Bashert, pourrait bien changer la donne et faire d'elle la femme qu'elle ne s'est jamais autorisée à être. Doubler sa mise " face cachée ". À ses risques et périls.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Cinq cartes brûlées - Sophie Loubière
Je pense que "Cinq cartes brûlées" est de ces livres qui marquent. En tout cas, c’est un livre qui me marquera en tant que lectrice et dont je me souviendrai longtemps, je pense. Pourtant, les débuts furent un peu difficiles. La narration mise en place par Sophie Loubière peut être un peu désappointante. Les chapitres sont une sorte de fourre-tout de récit à la troisième personne, d’autres un peu métaphoriques à la première personne, de comptes-rendus d’experts ou encore d’articles de journaux. Et au départ, j’avais l’impression que l’action s’enlisait un peu et que l’histoire tournait en rond. Au final, j’ai compris que la construction était parfaitement en raccord avec le fond de l’histoire. Toute cette cacophonie et cette confusion reflètent finalement l’ambiance globale du roman et l’état d’esprit des personnages.
"Cinq cartes brûlées" est un roman dont j’aurais du mal à parler, car je trouve que ce roman est presque une expérience à vivre. Il faut s’y laisser couler pour découvrir la descente aux enfers d’une famille française lambda. Attention, pour moi, ce livre n’est pas vraiment à aborder comme un thriller, mais plus comme un roman contemporain qui plonge rapidement vers le roman noir. Je préviens, il vaut mieux avoir un minimum le moral avant de débuter cette lecture parce que c’est une histoire qui a tendance à plomber.
La vie de Laurence semble n’être qu’une succession d’épreuves. On traverse le roman avec ses yeux et on vit avec elle ses hauts et ses bas. J’ai trouvé extrêmement intéressant le fait de suivre ce personnage qui présente des troubles du comportement alimentaire et qui souffre de surpoids. Le fait d’être dans sa tête permet d’appréhender un minimum comment les personnes dans ce cas de figure vivent cela au quotidien. De façon globale, deux grandes thématiques pour moi se dégagent de ce roman : le rapport au corps et la santé mentale.
Je vous le précise tout de suite, les personnages ne sont pas attachants. Même Laurence qui pourtant présente tous les traits de l’héroïne de l’histoire laisse bien souvent le lecteur avec un sentiment de malaise. Ce que j’ai préféré dans "Cinq cartes brûlées", c’est que l’auteure a creusé très profondément la psychologie de tous ces personnages. Chaque protagoniste est un mille-feuilles qu’on apprend à comprendre au fur et à mesure et l’ensemble du récit est un château de cartes branlant qui finit par s’effondrer.
J’imagine que Sophie Loubière a voulu donner à la fin du récit un côté surprenant. Pour ma part, j’avais déjà vu venir en amont les révélations finales, car je commence à avoir un certain bagage littéraire et que j’ai donc rapproché ce titre d’autres histoires que j’avais déjà lu. De plus, j’ai trouvé cette fin un peu rapide. J’aurais aimé un peu plus d’explications sur certaines actions. J’ai trouvé que l’auteure était passée très vite sur le "après", sur sa scène de clôture. Comme si elle avait hâte de terminer son roman, mais en tant que lectrice, je suis du coup un peu restée sur ma faim.
Malgré tout, cela ne m’a pas empêché d’apprécier ma lecture. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé le tout dernier chapitre qui se pointe comme une minuscule note de lumière après toute la noirceur que l’auteure vient de faire endurer au lecteur. Vraiment, "Cinq cartes brûlées" est un roman qui je pense ne laissera pas indemne la plupart des lecteurs. C’est un roman cru, sombre, mais aussi très réaliste qui dépeint le triste quotidien d’une part non-négligeable de la population.
Avec ce roman, j’ai retrouvé la Sophie Loubière que j’avais tant aimée dans "L’enfant aux cailloux". Pour moi, c’est le même type de livre, qui met en scène une personne lambda un peu chahutée par la vie et qui fait douter sans cesse le lecteur à propos de ce qu’il lit. Les deux romans ont aussi en commun de décortiquer les liens familiaux et plus précisément les relations familiales, parfois délétères.
Malgré donc quelques petits passages à vide, "Cinq cartes brûlées" reste pour moi un très bon roman noir, qu’une fois plongée dedans, j’avais beaucoup de mal à lâcher. Amateur de psychologie, de personnages complexes et de romans à l’ambiance lourde, tentez l’expérience !
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire