Résumé du livre Les lumières de l'aube - Jax Miller
30 décembre 1999, Welsh, Oklahoma. Lauria Bible passe la soirée chez sa meilleure amie Ashley Freeman, 16 ans. Le lendemain matin, le mobile home familial est en feu et les deux jeunes filles ont disparu. Les corps des parents d'Ashley sont découverts dans les décombres, deux balles dans la tête.L'affaire est restée non résolue et les jeunes filles n'ont jamais été retrouvées. Que s'est-il passé cette nuit-là ? Passionnée par ce fait divers, Jax Miller a entrepris de mener elle-même l'enquête. Entre règlement de comptes, trafic de drogue et corruption, elle nous plonge dans les villes oubliées de l'Amérique profonde, là où les plus sombres secrets peuvent s'épanouir.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de Les lumières de l'aube - Jax Miller
Je pense que "Les lumières de l’aube" est l’exemple parfait du livre que l’on m’a un peu sur vendu et dont du coup, j’attendais bien plus. Avant de débuter cette histoire, j’étais persuadée de lire le récit de Jax Miller qui se met un jour à enquêter sur ce crime non élucidé pour finalement arriver à faire le jour sur cette affaire. Du coup, je n’ai pu que ressentir une certaine forme de déception, car pour moi, Jax Miller a plus fait un travail de journaliste que d’enquêtrice et en plus de ça, au final, le crime reste toujours en grande partie irrésolu.
Si vous souhaitez lire "Les lumières de l’aube" sachez donc que vous risquez d’être un peu frustré par la fin, car toutes les réponses ne sont pas apportées quant à cette terrible nuit, loin de là. Finalement, à l’heure actuelle, on ne sait toujours pas réellement ce qui s’est passé la nuit du 30 décembre 1999 ni n’avons de vraies certitudes quant à la mort de Lauria et Ashley puisque leurs corps n’ont jamais été retrouvés.
Le grand mérite de l’auteure par contre est d’avoir permis de mettre un coup de projecteur sur cette histoire et d’avoir tout tenté pour que les victimes ne soient pas oubliées. Tout au long de ce récit, elle n’a de cesse d’évoquer Lauria et Ashley et j’ai trouvé cela important et très bien de sa part. Attention, par contre au style de l’auteure, car nous sommes loin du style généralement utilisé dans les récits de true crime où les témoignages et je pense qu’il risque de dérouter plus d’un lecteur.
En effet, l’écriture de Jax Miller est très atmosphérique, souvent dans le ressenti et la description des paysages et des souvenirs évoqués par une odeur ou la vue d’un coucher de soleil. C’est un parti-pris surprenant, mais que j’ai plutôt apprécié et qui donne à ce livre un côté plus littéraire et moins factuel que les autres ouvrages de ce type. Cela est probablement dû au fait que Jax Miller est romancière avant tout.
Elle décrit ainsi parfaitement les ambiances et les ressentis des lieux et nous plonge complètement dans ces coins de l’Amérique profonde qui semblent presque être oubliés du reste du pays et qui du coup vivent pratiquement en autarcie avec leurs propres règles. Et malheureusement comme bien souvent, quand l’humain ne rencontre pas vraiment de limites, il a tendance à basculer dans la noirceur la plus totale. C’est ainsi qu’on découvre que ce coin de l’Oklahoma, à la frontière avec trois autres états, est totalement gangrené par la drogue et particulièrement la meth, mais aussi la corruption et bien sûr la violence. En tant que lecteur, on imagine sans peine ces étendues rurales où la pauvreté est pratiquement monnaie courante et où bien souvent la solution de facilité pour fuir le quotidien est de se laisser aller à la prise de substances illicites et à frapper sur plus faible que soi quand il faut évacuer sa colère et sa frustration. Des lieux qui semblent un peu abandonnés de tous, régis du coup par un système judiciaire corrompu jusqu’à l’os et dirigé par des shérifs et adjoints élus pour plusieurs années, sans aucune expérience ni méthodologie qui n’en font qu’à leur tête selon leur envie. Car si cette affaire reste non élucidée, c’est en grande partie à cause du travail de sape et des innombrables erreurs commises par les forces de l’ordre.
"Les lumières de l’aube" est du coup un récit lourd, pesant, qui oscille constamment entre tristesse, incompréhension et colère. Attention par contre, car le ton de la narration est assez linéaire et j’avoue que sur la fin, ce ton un peu ronronnant commençait à me lasser et je n’étais pas mécontente de voir la fin de mon livre arriver. J’ai par contre été profondément touchée par Lorene, la mère de Lauria qui est une femme tout bonnement incroyable de force de détermination et d’amour pour sa fille. De tout le livre, c’est, sans aucun doute, possible elle que je retiendrai. D’ailleurs dès le départ et tout du long, Jax Miller nous dit bien que sans cette femme, l’affaire aurait été enterrée pratiquement dès le début et que le souvenir de Lauria et Ashley serait mort depuis longtemps. Lorene est incroyable. Je n’arrive même pas à imaginer comment après tant d’années, elle arrive encore à puiser en elle assez de force pour continuer son combat contre vent et marée. Comme elle le répète, elle ne tient que par l’idée fixe de ramener le corps de sa fille chez elle et je la trouve juste admirable et d’une force hors du commun.
Comme je le disais donc, j’ai été un peu déçue de ne pas avoir de point final à cette histoire et de me rendre compte que finalement, même si Jax Miller a rencontré et interrogé de nombreuses personnes pendant tant d’années, ce ne sont pas vraiment ses recherches qui ont permis de faire avancer l’enquête. J’ai aussi parfois eu un peu de mal avec le nombre important de protagonistes qui nous sont présentés, avec parfois des noms assez proches. L’écriture même de Jax Miller et le fait qu’elle n’ait de cesse d’intégrer directement dans les paragraphes les paroles rapportées d'untel ou d'untel n’a pas non plus facilité la compréhension globale de l’histoire et de toutes ses ramifications.
J’ai donc dans l’ensemble apprécié la plume de l’auteure même si je l’imagine beaucoup plus adaptée à de la fiction qu’à ce type de récit mi-journaliste, mi-témoignage et j’ai apprécié découvrir ce coin de l’Amérique même si pour rien au monde, je ne voudrais y vivre. Je comprends mieux désormais la colère et le combat des familles des victimes et je trouve très bien que le travail de l’auteure ait permis de mieux faire connaître ce cold case dans l’espoir qu’un jour peut-être, les familles aient enfin toutes les réponses qu’elles méritent. Cependant, comme je le disais, je m’attendais à lire quelque chose d’un peu différent et j’en attendais peut-être plus. Une lecture donc intéressante, enrichissante, mais très loin du coup de cœur que je m’attendais à avoir.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
Ajouter un commentaire