Résumé du livre La vraie vie - Adeline Dieudonné
C'est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu'au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.
Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l'autre. La vraie. Alors elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l'existence. Elle fait diversion, passe entre les coups, et conserve l'espoir fou que tout s'arrange un jour.
Critique littéraire de ReadTrip à propos de La vraie vie - Adeline Dieudonné
Wahou ! Je comprends pourquoi "La vraie vie" a autant fait parler de lui parce que pour ma part, ce fut une petite claque. J'ai trouvé qu'il se dégageait de cette histoire une puissance dévastatrice assez dingue.
Tout le roman est écrit du point de vue de cette jeune fille dont d'ailleurs, il me semble que l'on ne connaît pas le nom et pour autant, si son prénom n'est pas verbalisé, elle n'en est pas pour autant déshumanisée. Bien au contraire ! J'ai eu une empathie de dingue pour cette gamine d'une force, d'une combativité et d'une intelligence incroyables !
Ce roman, bien que court, est complet. J'ai même presque envie de dire suffisant. J'ai toujours un peu de mal avec les romans très courts, mais dans celui-ci, on est face à une telle violence et à une telle cruauté par moment que plus aurait été trop. Et malgré la longueur, Adeline Dieudonné a su créer des personnages complexes, a su développer une vraie histoire, et même un vrai univers. On a tout un champ lexical autour des animaux par exemple, ce qui crée un véritable univers riche et permet de renforcer le parallèle développé ici entre l'homme et l'animal. Pour être plus claire, je dirais que ce roman revient sur cette idée que l'homme est un animal comme les autres (ou presque) et comment, lorsqu'il est acculé, son instinct primitif de survie prend alors le dessus.
Parce que ce roman traite de nombreuses thématiques, mais celle qui m'a le plus plut est celle de cet instinct de survie que chacun a au fond de lui, qui se révèle plus ou moins rapidement, plus ou moins qui est une part entière de notre adn.
Après, comme je l'ai dit, c'est un roman très violent dans les paroles comme dans les actes. Une violence physique et psychologique qui prend place au sein d'une famille bancale qui pourrait être celle de Monsieur et Madame Tout-le-monde. D'ailleurs, l'auteure a créé une famille avec un père, une mère, ainsi que deux enfants, une fille et un garçon, et à aucun moment, on ne sait où se situe l'action pour, je pense, donner une sorte d'universalité qui a pour vocation de toucher le plus de gens possible ou en tout cas de permettre au plus grand nombre de s'identifier.
On y suit donc ces deux enfants, coincés entre un père violent, autoritaire, malintentionné et chasseur et une mère ultra passive. Deux enfants qui vont vivre un événement traumatisant et imprévisible qui va les changer à jamais. J'ai tellement haïs ce père qui incarne tout ce qu'il peut y avoir de plus beauf, cruel et détestable chez l'humain. Certains passages sont clairement dérangeants, mais l'auteure a su créer des passages d'une grande force d'image et des métaphores bien choisies et mémorables pour contrebalancer.
J'ai eu un peu plus de mal avec deux aspects du roman "La vraie vie". Tout d'abord avec la violence envers les animaux dont il est parfois question. Je comprends qu'il ne pouvait en être autrement, au vu de la façon dont l'histoire est traitée, du champ lexical de l'univers de la casse incarné par le père, mais j'ai toujours beaucoup de mal à lire des passages de violence et/ou torture envers les animaux. C'est comme ça. Et puis j'ai eu aussi du ml avec le traitement de la sexualité de cette jeune fille et de son amour envers un homme bien plus âgé qu'elle. Je comprends quel ai pu être l'intérêt de cet élément pour l'histoire, mais cela m'a franchement mise mal à l'aise.
Malgré tout, ce roman a été une vraie claque pour moi, une histoire que j'ai pratiquement lue d'une traite et dont je sais que je vais me souvenir longtemps. Cette jeune fille, sa détermination, sa force de caractère, sa maturité, son amour pour son petit frère envers et contre tous et son formidable instinct de survie auront su me marquer au fer rouge.
C'est une histoire courte mais percutante, sombre, dérangeante mais pourtant tristement réaliste, portée par une plume aiguisée et visuelle. J'ai souvent du mal avec les romans qui font beaucoup de bruit parce que j'ai peur que ce soit surtout un coup marketing et j'en suis souvent déçue, mais avec ce livre, je trouve que le bruit était amplement mérité. D'autant plus qu'il s'agit d'un premier roman ! Avec une plume si percutante, si aiguisée et si glauque dès le premier essai, il est certain que j'ai très envie de voir ce qu'Adeline Dieudonné pourra donner par la suite afin de savoir s'il s'agissait d'un coup de maître unique ou si elle arrive à réitérer le succès.
NOTA BENE
L’avis de la rédaction est purement personnel et nous ne prétendons en aucun cas que cette critique littéraire soit à prendre comme une vérité absolue. Nous vous invitons donc à laisser votre propre critique dans les commentaires et à noter ce livre afin d’avoir un avis général représentant au mieux la foule des lecteurs.
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