Cari Mora - Thomas Harris

Décidément, en dehors de la saga Lecter, Thomas Harris a plutôt tendance à me décevoir. En effet, même si certains aspects de "Cari Mora" m’ont plut, dans l’ensemble, ce fut une lecture qui n’aura vraiment pas su m’emballer. Ceci dit, je ne partais pas non plus tout à fait confiante, car j’avais cru comprendre à la lecture du résumé qu’il allait y être question de gangsters et pourquoi pas de mafia et j’avoue que ce ne sont pas là des thématiques qui me passionnent, bien au contraire. 

Cependant, j’avais été intriguée par la mention de Pablo Escobar et j’avais espoir que l’auteur allait donc mêler à son roman, une part de faits réels. Malheureusement, pour ce qui est de l’histoire de Pablo Escobar, à part noter que l’action principale se déroule dans une de ses anciennes propriétés, nous n’apprenons absolument rien de plus. La maison aurait pu appartenir à Al Capone ou au pape que cela n’aurait rien changé à l’histoire. 

Ce que j’ai préféré dans ce roman est sans aucun doute le personnage de Cari Mora et son passé. En effet, au-delà d’être un personnage féminin intéressant, intelligent et courageux, j’ai aussi adoré les chapitres dans lesquels on revient sur son enfance. De par ce biais, on aborde la question des enfants-soldats enrôlés par les FARC en Colombie et bien que ces passages soient glaçants, j’ai adoré, car ils m’ont permis d’en apprendre plus sur ce pan de l’Histoire que je ne connaissais pas ou peu. 

Cependant, sorti de ce personnage, je dois reconnaître que "Cari Mora" m’a franchement ennuyé. Tout d’abord, cette histoire de chasse au trésor moderne ne m’a pas du tout captivé. Je n’ai ressenti aucune tension, aucun suspense et en plus de ça, j’avais franchement du mal parfois à faire la différence entre les groupes de personnages qui souhaitent faire main basse sur le trésor d’Escobar. En effet, il y a pas mal de personnages et pour moi, l’auteur a manqué de fluidité et de clarté dans la construction de son roman si bien que souvent, le récit m’a semblé flou et embrouillé. 

Pour ce qui est des personnages de gangsters, je les ai trouvé très caricaturaux. J’aurais aimé des personnages plus fins (forcément, après avoir découvert un "méchant" comme Hannibal Lecter, je m’attendais forcément à des personnages vils mais complexes) mais malheureusement, ce ne fut pas le cas. Les méchants semblaient juste sanguinaires et un peu stupides et surtout, très vulgaires. De façon globale, j’ai trouvé que ce roman comportait trop de vulgarité qui n’était pas forcément nécessaire et cela m’a parfois gêné. 

Autre détail que j’ai trouvé dérangeant (et là, pour le coup, c’est plutôt dû au travail éditorial.) c’est le fait que ce récit comporte d’assez nombreux passages en espagnols qui ne sont pas traduits, ou très peu. Cela ne m’a personnellement pas gêné outre mesure, car je parle un peu espagnol et donc je comprenais ce que je lisais, mais tout le monde ne parle pas espagnol et donc je trouve que ces passages auraient dû faire l’objet de traductions en notes de bas de page. De plus, certains passages de cette histoire, notamment dans les scènes d’action, m’ont semblé manquer de crédibilité, voire même présenter un côté presque rocambolesque, et même grotesque qui m’éloignait du côté "véridique" lié à Escobar et avait donc plutôt tendance à me sortir de ma lecture. 

Hormis, donc, le personnage de Cari Mora que j’ai beaucoup aimé et qui était vraiment intéressant et avec de l’épaisseur, j’ai détesté les autres personnages, je n’ai pas accroché à l’histoire globale et puis soyons clairs, je me suis franchement ennuyée durant ma lecture. N’ayant pas d’intérêt particulier pour ce qui s’y passait, j’étais en attente de voir ce que Cari allait faire et d’en apprendre plus sur son passé et quand ce n’était pas ce qui se passait, j’avais du mal à avancer et les autres passages me semblaient interminables. Sincèrement, sans ce personnage, j’aurais abandonné ce livre avant la fin. 

J’ai donc hâte de retrouver Thomas Harris avec son personnage d’Hannibal Lecter puisqu’il me reste deux tomes de la saga à lire. Une fois fait, j’aurai ainsi lu toute sa bibliographie, mais ce qui me saute désormais à l’esprit, c’est que l’histoire d’Hannibal Lecter est une très belle réussite, mais que sorti de ce personnage, l’auteur est plutôt décevant.